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Il va sans dire que nous sommes des immenses fans de Stranger Comics. Toutefois, si vous avez sans doute croisé l’épée Niobe sur notre site, vous ne connaissez peut-être pas qu’il s’agit là de son origine. Lorsque son créateur, Sebastian A Jones nous avait contacté pour la première fois il y a quelques années, nous n’avions aucune idée de l’ampleur que prendrait l’univers d’Asunda. Nous avons récemment communiqué avec lui afin d’en apprendre plus sur sa série de BDs à succès, ses supporters passionnés et une série HBO en développement.

Q. Qu’est-ce qui t’a mené à vouloir écrire les histoires d’Asunda?

R. Tout a débuté quand j’étais une jeune garçon à Surrey en Angleterre. J’étais en pensionnat à partir d’environ 12 ans et je tentais de gérer beaucoup d’agressivité. Je m’intéressais déjà à D&D mais c’est à partir de ce moment que j’y ai été réellement introduit, ainsi qu’au Grandeur Nature. Je voulais également un échappatoire donc j’ai créé ce monde fantastique et Niobe. Avec elle, je crois que plus que tout autre, je voulais qu’elle reflète mes propres vulnérabilités et de prendre en charge ma colère, ma frustration, mon espoir.

Le monde que j’avais créé est ensuite devenu un plus grand espace à travers les GNs, les jeux de rôles sur table et l’écriture créative. Je crois que je voulais faire de mon monde fantastique un meilleur endroit. Ce qui a débuté en échappatoire est devenu un événement chaque semaine avec mes amis et ça m’a forcé à créer des scénarios, et ainsi de suite. Rapidement, j’avais les grandes divinités, les dragons, le mythos, la magie, les langues, etc. Par contre, pour les personnages eux-mêmes, je souhaitais qu’ils reflètent davantage l’esprit que nous partageons tous. L’espoir, la rédemption, la vengeance… Les problèmes familiaux, l’intimidation, les problèmes interpersonnels à un niveau fondamental, viscéral. Ultimement, les récits, les personnages et leurs chemins sont influencés de façon majeure par mes propres expériences. Ainsi, je peux jouer avec les métaphores d’amour et de perte, de persécuteurs et de riposte.

Étant moi-même métissé, je voulais aussi que Niobe puisse démontrer ce que c’est que d’être multiraciale, ne connaissant pas sa place dans le monde. Dans un sens, je crois que tout le monde peut s’identifier à ce sentiment en général, quelle est notre appartenance, où est notre place. De plus, Niobe est non seulement mi-Noire et mi-Blanche, elle est également à demi elfe et humaine et à demi ange et démon.

De plus, comme je lisais beaucoup étant jeune, j’ai remarqué que beaucoup de médiéval fantastique est euro-centrique. Dans mon parcours créatif, dès qu’un élément n’était pas basé sur l’européen, c’est-à-dire ne faisant pas partie de la norme, je voulais m’assurer d’y développer un sentiment de réalisme. D’un point de vue anthropologique, différents pays ont différentes cultures et dans le but d’intégrer cet aspect, j’ai cherché à y refléter cette profondeur et cette ampleur à l’échelle d’Asunda, tout en laissant les personnages raconter leur propre histoire afin qu’on explore l’univers avec eux.

Sebastian enfant qui fait du GN avec des amis

Q. Tu organisais des événements de GN par le passé. Comment est-ce que ça a influencé ton écriture? As-tu employé Asunda dans tes événements?

R. Quand j’organisais mes propres événements de GN dans des parcs et forêts locaux, j’aurais pu les construire dans D&D, Forgotten Realms ou d’autres livres que je lisais à l’époque. Vu que j’avais déjà mon propre univers fantastique, il était plus naturel pour moi d’y faire évoluer les activités. Puis, soudainement, j’avais une vingtaine de détraqués qui se pointaient chez moi dans la robe de chambre de leur mère. Ils avaient de hautes attentes pour les aventures et ça avait intérêt à être dans mon univers parce qu’ils étaient passionnés par la politique et les intrigues s’y déroulant! Par ailleurs, un personnage en particulier nommé Salem, ou the Raven dans The Untamed est un de ceux que j’ai joué à l’époque. Un personnage de quand j’avais seulement 13 ans est maintenant dans les livres d’Asunda. Donc oui, les GNs ont grandement influencé autant les personnages que les histoires.

Sebastian dans son costume avec la BD The Untamed

Q. Est-ce que le GN te manque?

R. Bonté divine, oh oui! Je suis arrivé à Los Angeles à 18 ans et j’y suis toujours. Il m’était difficile de trouver une organisation à la hauteur de mes attentes dans la région. Lorsque j'ai créé ma propre organisation nous faisons du GN de façon sournoise, tenant nos activités seulement de nuit et toujours profond dans des forêts où nous n'étions possiblement pas censé être. Asunda a vraiment eu ses années formatives dans les GNs. Ça me manque beaucoup. Je ne sais pas trop si j'y serais doué, mais je l'étais dans le temps.

Q. Ce serait probablement comme faire du vélo pour la première fois après longtemps.

R. *rit* J’y serais doué pour environ trois secondes. Ça me rappelle un combat avec quelqu'un, je lui mettais une raclée au début mais en m'épuisant, je me demandais quand il tomberait! Au final j'ai perdu et c'est à ce moment que je lui ai demandé (what was up). Il me dit "je suis un décathlète avec mon collège". Wow, ok, ça fait du sens maintenant!

Mais ouais, je m'ennuie de la camaraderie et de travailler avec des gens pour suivre leurs rêves et leur donner des histoires à raconter. Par exemple, accrocher une cape vide à une branche en amont de l'arrivée des joueurs qui, accroupis, se demandent quoi faire et ont une conversation de 30 minutes avec une cape jusqu'à ce qu'ils découvrent la ruse et déclenchent ensuite le piège. C'était vraiment amusant! Ouais, je m'ennuie de tout ça.

Q. The Untamed est en développement pour une série télévisée avec HBO et tu est un producteur et rédacteur. Comment trouves-tu cette expérience?

R. C'est une expérience d'apprentissage immense à plusieurs niveaux. J'ai l'occasion de travailler avec des producteurs incroyables qui m'ont beaucoup aidé avec mon écriture et à bâtir ma connaissance du milieu. Évidemment la COVID19 a tout ralenti de façon significative dans la dernière année mais le processus est bien plus gros qu'un an seulement. Lorsque nous avions signé il y avait cette fébrilité de "Oh mon dieu, on va filmer demain!". Mais la réalité de Hollywood est qu'on doit avoir une patience immense, ces choses prennent longtemps à développer afin de s'assurer que toutes les pièces qui bougent sont alignées correctement, au-delà de l'univers tiré des bandes dessinées.

Q. Tant que ça progresse!

R. Oui, absolutement! Le processus est le processus, on ne peut pas le forcer. Je n'ai pas vraiment le droit d'en dire plus, mais oui, ça avance définitivement.

Q. Peut-être qu'une fois que la conception de certaines armes terminée, nous pourrions avoir quelques répliques autorisées et sécuritaires à manier pour nos fans!

R. Ce serait tellement cool. Ça dépend évidemment du développement et c'est assez loin dans le futur du projet, mais ce serait extraordinaire.

Q. Est-ce que la série télévisée développera davantage des histoires existantes ou bien avancera-t-elle avec la suite?

R. Je ne peux pas dire avec certitude mais je serais enclin de faire prévaloir les histoires qui ont déjà été racontées et continuer de les agrandir. Des éléments que les gens peuvent actuellement lire, vivre et apprécier dans le matériel existant, il y en existera sans doute, présentés d’une nouvelle façon. Cela dit, le tout est en développement donc je ne peux pas encore en être certain.

Q. Donc certaines questions qui étaient demeurées en suspens dans les livres pourraient avoir des réponses.

R. Je souhaite absolument développer un sentiment de continuité et de croissance plutôt qu’une impression d’aventure le temps d’un été avec un groupe précis où les personnages tel que nous les connaissons ne se développeraient pas.

Q. En parlant d’histoires futures, quand est prévu le retour de Niobe dans She is Spirit?

R. Eh bien le développement est en cours pour She Is Spirit mais je peux vous assurer qu’elle sera de retour dans 2 récits. L’un d’eux est le second tome de The Untamed où elle rencontre son frère pour la première fois dans une histoire à propos de la tribu de Niobe. Il s’agira là de la première apparition de ce dernier. Pour ce qui est de l’autre récit, je suis vraiment enthousiaste, ce sera à propos de quand Niobe a environ 8 à 10 ans. Nous venons de signer avec une modèle pour poser comme Niobe, une jeune de 12 ans extraordinaire. Normalement, nous aurons un Kickstarter en avril ou mai pour le premier tome, c’est incroyable!

Q. Parlons un peu d’inclusivité

R. Oui. Asunda est un univers multiculturel donc que vous soyez noir, blanc, brun, peu importe d’où vous venez, il y a de bonnes chances que chacun se trouve représenté de façon authentique dans les livres d’Asunda, grâce à des créatifs de plusieurs différentes origines.

Q. Que sont tes pensées à propos d’écrire des personnages Noirs?

R. Beaucoup de médiéval fantastique est inspiré de l’Europe mais je voulais avoir des elfes Noirs. Toutefois, je voulais m’assurer que tout ce qui n’était pas familier aux lecteurs aurait son propre sens de réalité, son propre paysage, sa propre façon de respirer, parler, faire l’amour, dancer, les rituels et cérémonies… Les choses qui varient pour chacune des cultures du vrai monde, ce que beaucoup de gens ont tendance à oublier. Nous voulions créer un monde qui reflète la profondeur et l’ampleur du nôtre à grande échelle tout en s’assurant que les personnages soient accessibles et puissent raconter leur propre histoire.

Pour nos elfes Noirs, nous avons eu à considérer d’où ils viennent et ce qu’est leur héritage culturel. Qu’est-ce que serait la signification s’ils prenaient des caractéristiques européennes? Sont-ils demeurés dans la même région ou ont-ils migré? Quel est le climat dans les différentes régions? Comment pouvons-nous adresser une composante raciale si nous ne les honorons pas avec les réalités d’une culture différente? Il y aurait un sentiment de vide, d’application cosmétique et ça sonnerait faux, ce qui n’aide personne.

Mon opinion, en tant que personne d’ethnicité multiple, est venue en créant une identité culturelle pour ces elfes. J’ai creusé dans différents aspects de cultures Noires dans différentes régions du monde afin de m’aider à mettre ces aspects à l’avant-plan d’une façon similaire à la façon dont les cultures européennes et scandinaves sont montrées dans le Fantastique. Cela dit, les cultures Noires ne sont pas un monolithe. Tout dépendant du lieu en Amérique, Afrique ou n’importe où ailleurs, les choses changent beaucoup. De plus, quand on pense à l’Afrique médiévale, des stéréotypes viennent en tête même si la réalité est peu connue, notamment en Amérique du Nord. On pensera à des pièces dans un musée et se dire «Oh, c’est cool ça» mais nous nous devons d’honorer les histoires et l’histoire d’où proviennent ces objets. Je ne dis pas que c’est nécessairement mauvais, les gens apprennent à leur propre rythme. Toutefois je considère qu’en tant que raconteurs d’histoires, lorsque nous voulons faire la bonne chose, nous avons la responsabilité d’apprendre ce que les personnes Noires ont réellement fait et les histoires qu’elles racontaient afin d’arriver à une écriture plus représentative. De là. Les lecteurs recevront les graines que nous avons plantées et auront l’occasion d’apprendre et grandir à leur tour.

Q. Nous devons en apprendre à propos des histoires qui existent avant de pouvoir construire celles que nous voulons raconter.

R. Oui. Je devais également considérer les réalités individuelles au-delà des plus larges histoires des groupes. Je crois que lorsqu’on fait cela, on humanise tout et ça se transmet dans les personnages. Il est important que les lecteurs puissent s’attacher à eux, croire en eux et vouloir les suivre. Je me suis assuré que je pouvais me mettre à la place de ces personnages et me reconnaître dans leurs défauts et leurs tragédies autant que dans leur beauté et leurs triomphes, afin que les lecteurs le puisse également.

Q. Aimerais-tu ajouter autre chose? Une note finale?

R. Avec ce que nous vivons mondialement, la connexion avec nos fans a une immense valeur. J’ai l’impression qu’à travers les mondes que nous créons tel que via les BDs de l’univers d’Asunda et les événements de GNs, nous pouvons trouver les points communs d’une communauté. Ce fut un aspect extrêmement encourageant à travers tous les confinements et la distanciation sociale. Je crois qu’il y a un sentiment d’isolation presque amplifié par les médias sociaux mais je suis extrêmement rassuré par les façons magnifiques et fantastiques dont les communautés que nous partageons nous permettent de maintenir des connexions. J’en retire beaucoup d’espoir et de conviction pour, tu sais, la prochaine année ou deux. Nous ne prenons pas ces choses pour acquis et c’est pour cette raison que nous faisons beaucoup de diffusions en direct et nous préparons une appli qui permettra aux gens d’avoir davantage d’interaction avec nous. Diffusions en direct tous les jeudis sur Instagram à 18h heure du Pacifique! (21h heure de l’est)

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